23 novembre 2007

Comment identifier le TVP Briat dit "Faux du Val de Marne"

Il y a quelques mois, j'ai découvert sur une petite vente, un bloc de 6 provenant d'un carnet de TVP du Faux dit du "Val de Marne". Cette appellation lui a été donnée en raison du nombre relativement " fréquent" de plis ayant pour origine ce département. Les faussaires n'ayant pas été démasqués, aucune indication sur la fabrication , la durée, le nombre de pièces produites n'est parvenue au monde philatélique. Ayant récemment acquis un lot de lettres de cette contrefaçon, mes observations m'ont amené à me poser de nombreuses questions dont certaines ont trouvé réponse.

Rappel préliminaire:

Le fascicule "Les timbres d'usage courant" (éditions Marziano) en mai, puis le Monde des Philatélistes en juin 1998 révêlent au commun des philatélistes l'existence de ce faux.

Il s'agit du premier faux autocollant Français constitué en carnets de 10 Timbres à Validité Permanente. Côté 300 euros neuf, 30 euros oblitéré et 315 euros sur lettre, c'est la rolls de la contrefaçon moderne.

Qualifié par la presse philatélique de véritable chef d'oeuvre, ce faux est quasiment indétectable. La seule erreur commise par les faussaires réside en l'utilisation d'une couverture employée par la Poste pour des carnets autocollants dentelés alors que notre compère est non dentelé. Même les inscriptions de service ont été imprimées sur les marges.

Mais commençons notre enquête : Comment identifier les faux du Val de Marne.

Au premier regard, le carnet du faux du Val de Marne (il n'en est connu qu'un seul exemplaire complet dans la collection Marziano) ne se différencie pas d'un original. Il s'agit d'un carnet autocollant de 10 timbres à la couverture imprimée texte en bleu sur fond jaune . (Un second exemplaire complet mais pas "entier" a été mis en vente sur Delcampe en Mars 2008. Il possède ses 10 timbres mais pas ses marges complètes. (voir le billet du 20 mars 2008)

Les vignettes ne sont pas dentelées comme c'est le cas pour les premiers carnets de TVP (Dallay n°454). Première différence notable; les faussaires ont imprimé la couverture du premier modèle de carnet avec découpe ondulée (Dallay n°456).


Second élément d'identification. Toutes les marges des carnets observés montre un numéro de feuille et un numéro d'enliassage identiques. Feuille : 29373 nappe 3, carnet n°029.

Ces carnets sont imprimés en offset (timbres et couverture) contre taille-douce (timbres) et typographie (couverture) pour les originaux . Il ne sont pas dotés de bandes phosphorescentes ou fluorescentes. Le support siliconé n'est teinté de jaune que sur sa face externe contrairement à l'original teinté dans la masse.

En observant de près une quarantaine de timbres , plusieurs particularités sont apparues.
En premier lieu, il existe trois "aspects" que je nommerais pour simplifier "Types" qui sont immédiatement identifiables en regardant l'oeil droit de la marianne (le gauche en face de vous). Il existe cependant d'autres détails les caractérisent .

Type "A" : Paille dans l'oeil, narines séparées par l'absence d'une strie, deux stries tronquées de part et d'autre de la bouche, point rouge sous la gorge.

Type B : Deux points blancs dans le bas de l'oeil. ( Désolé, je n'ai pas ce type en timbre neuf et ne dispose pas d'un scan de suffisamment bonne qualité du neuf)
Type C : Groupe de bulles blanche en haut à droite de l'oeil, une strie absente à droite de la bouche, un point blanc sous la gorge.

En second lieu, chaque carnet observé possède deux Types de timbres différents, chaque bande horizontale étant du même type. Ainsi, le carnet complet de Pascal Marziano comporte le type A en haut et le type B en bas ; celui de François Guilbaud (qui contient 7 timbres), le type B en haut et le type C en bas; et le mien (qui contient 6 timbres), le type C en haut et le type A en bas. D'autres blocs ou paires confirment cette disposition.
Paire verticale regroupant les types A et B

Paire regroupant les Types B et C

Paire regroupant les Types C et A.

Oeil droit (a gauche face à vous) du type A



Oeil au Type B


Idem au Type C

Mais l'histoire ne s'arrête pas là, car en examinant de près plusieurs timbres du Type A, j'y ai découvert une variété constante sur le quatrième timbre de la rangée horizontale. Il s'agit d'une "pétouille" permettant de "plancher" ce timbre



mais également une autre bien plus ténue sur un timbre au Type C



Ne cherchez pas, elle ne se voit qu'à fort agrandissement.

Toute petite certes cette griffe rouge, mais constante tout de même !!!
J'ai encore de nombreuses questions sans réponses concernant ce carnet. Je cherche notamment pourquoi il en existe trois types ? Pourquoi chaque Type concerne toute la rangée horizontale des carnets ? Je me suis rendu dans une imprimerie pour me faire expliquer la fabrication complète d'un tirage offset. Je n'y ai pas trouvé les réponses. Si vous avez des hypothèses, je suis preneur.
Je remercie vivement Pascal Marziano, François Guilbaud, Luc Bello pour les scans et photocopies qu'ils m'ont envoyé. J'ajoute un clin d'oeil particulier à François Dominguez sans qui je ne me serais pas lancé dans cette étude.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je cherche à connaitre la première date connue de ce faux sur lettre. La connaissez-vous ou avez-vous un ordre d'idée?

Merci
Thierry

Vervelle a dit…

Bonjour Thierry. Vous auriez du me laisser votre adresse mail. Je l'aurais ôtée du message affiché sur le blog mais ça m'aurait permis d'engager la conversation sur ce faux ;o))

Je ne connais pas la première date d'utilisation connue. Ma lettre la plus ancienne date de septembre 1994. Pascal Marziano parle de début 94 dansson article paru dans le monde des philatéliste de juin 1998 n°530.